Chilena-pour-un-an

Va Vis et Deviens.

Dimanche 16 janvier 2011 à 0:29


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Je reparcours les pages de ce blog, ces 5 mois d’articles et je me rends compte qu’il manque quelque chose.  Quelque chose d’important je crois.

Je suis arrivée, il faisait bien froid, j’enchaînais les « Como ? » faisant toujours répéter et surtout j’étais impatiente de voir ce qu’allait me réserver cette année. A mi-chemin, je ne suis pas déçue ! Aujourd’hui, à l’heure où j'écris, il fait 30°C, je reviens de la piscine et à la radio je comprends tout ce qu’on raconte. Mon vocabulaire se ponctue de termes chiliens, ce qui n’est pas forcément une bonne chose d’ailleurs ! Aujourd’hui, oui, ici c’est chez moi.

Pendant ces 5 mois, j’ai découvert un pays aux facettes multiples. Il y a la diversité des paysages évidemment. Du Nord au Sud la diversité se ressent  jusqu’aux modes de vie. Mais aujourd’hui, c’est d’une autre facette dont j’ai envie de parler, une facette qui ne parait pas vraiment ici. J’ai choisi l’Amérique du Sud pour une raison bien particulière. Je voulais voir « Autre chose », quelque chose de vraiment différent de l’ « Occident ». L’ai-je trouvé ? Et bien à vrai dire,  et lorsqu’on parcourt  ce blog, on voit que ma vie n’est pas si différente que celle que j’ai en France. J’habite un beau quartier, je vais à une université qui coûte ici pas loin 5000 euros, je fais la fête avec mes amis et dès que je peux, je monte dans un bus et parcours le pays d’hostal en hostal avec sac à dos et appareil photo. C’est si facile. L’Amérique Latine c’est le continent des contrastes. Au Chili comme ailleurs, il y a les riches, il y a les pauvres. Quand tu es riche, la vie est plutôt paisible. Quand tu es pauvre tu as toutes les chances d’y rester et que tes enfants le soient à leur tour. Quand tu es riche, tes enfants vont dans une bonne école, quand tu es pauvre, ils vont dans une école publique dont le niveau laisse à désirer. Quand tu es riche , tu te fais soigner. Quand tu es pauvre, non tu ne te fais pas soigner. ETC. Un Français qui vit ici depuis 10 ans m’a dit un jour, vivre en Amérique Latine, c’est vivre sans filet. Tu perds ton emploi et du jour au lendemain, tes enfants ne vont plus à cette même école et tu ne te feras pas soigner dans cette belle clinique. Tous les jours, bien que Santiago soit la ville la plus développée d'Amérique Latine, ça saute aux yeux. Combien de glaces à 0.80 cts d'euros doit vendre le type qui passe de bus en bus en criant "Helado Helado" avec sa petite boîte en carton pour atteindre un salaire raisonnable ? Et lui, contrairement à chez nous, il n'y a que sur ses glaces qu'il peut compter. Combien de paires de chaussures doit cirer le type du centre ville ? Combien de pare-brises doit laver le gamin de 14 ans au feu rouge ? A Santiago, d'un quartier à l'autre, on est dans une autre ville. A Providencia, on arrose la pelouse à longueur de journée, à Estacion Central, il n'y a simplement pas de pelouse. Evidemment, comme chez nous, il y a pas mal de mendiants, il arrive de voir des personnes ivres qu'on retrouve endormies sur un banc le matin... A Buenos Aires, je me rappelle cette petite fille dans le train, déposer son petit papier sur mes genoux demandant un peu d'aide. Elle avait l'âge de ma petite soeur. Il y en a aussi qui travaillent, vendent des chaussettes. Et puis, ces enfants, dans une petite ville d'Argentine, alors qu'on était assis dehors pour manger, qui, passant, nous demandent s'ils peuvent manger notre riz dans le tupperware qui traîne sur la table, trois gamins autour du Tupperware avec nos restes du repas du bus. En campagne, ce décalage se ressent encore plus. Les maisons ne sont souvent faites que de taules et on ne voit pas beaucoup de tracteurs, ce sont plutôt avec les chevaux qu'on travaille les champs. 

On pourrait continuer en parlant environnement...Inutile de vous dire, le recyclage est quasiment inexistant, déchets jetés par terre sans scrupule et sacs plastiques à tire larigot. L'indice UV est très important pour cause de couche d'ozone endommagée par la pollution... En Argentine, l'exploitation du soja rend des villages malades et conduit au recul de la forêt...Bref j'arrête là, on en entend assez comme ça. 

Alors je crois que la réponse est oui, j'ai trouvé "Autre Chose" et du haut de mes 20 ans, j'ai envie de comprendre. Mon stage dans une association de micro finance qui octroie des petits crédits à des micro-entrepreneurs m'ouvre de nouvelles perspectives, l'occasion de rencontrer ces micro-entrepreneurs et de me rapprocher un peu de la réalité du pays. 

Et c'est ainsi que pas à pas, tranquillement,  je vais et deviens.  

Dimanche 9 janvier 2011 à 23:08

Argentina - 18 Décembre 2010 - 3 Janvier 2011 -

Dimanche, 14h55, température extérieure 30°C, un air de reggeaton à la radio, un peu plus loin le son des voitures sur Providencia, Santiago, je suis de retour. 

Une centaine d'heures de bus au total, des kilomètres avec 3 zéros, du brouhaha de Buenos Aires aux roches rouges du Nord Ouest Argentin en passant par la forêt tropicale d'Iguazu et ses somptueuses cataratas, ce sont encore de formidables paysages que j'ai eu la chance de parcourir. Retour sur 15 jours chez nos voisins les Argentins. 


Première étape: BUENOS AIRES 

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Ne vous fiez pas à l'apparente tranquillité de la photo, Buenos Aires est, pardonnez l'expression, un gros bordel ! Ce qui me frappe d'abord quand j'arrive, c'est la sensation de se trouver dans une vraie capitale. Des immeubles très hauts, souvent de type Haussmannien d'où de vrais airs de Paris, des immenses avenues, un trafic congestionné, même le style des habitants nous amène à penser, de premier abord, qu'on se trouve dans une grande capitale Européenne. Il fait chaud, peu d'air, sensation d'étouffer et on est trempé du matin au soir. Alors, pour une petite, sortie de sa douce campagne Mayennaise, vivant pourtant  depuis 5 mois dans une importante capitale, ma première idée est : Moi ici, JAMAIS ! Cependant, pendant ces 4 jours, je découvre une ville avec une vraie identité et surtout une certaine classe (bien que gâchée par la malpropreté des rues, des mauvaises odeurs...). Berceau du Tango, il arrive de tomber sur des démonstrations de cette danse si sensuelle. Les porteños sont distingués surtout les femmes. Tous minces alors que les légumes sont quasiment inexistants dans leur alimentation. Vous l'aurez compris, Buenos Aires est une ville tournée vers l'Europe. Les Argentins, d'une nature très ouverte, sont de suite fascinés de savoir que vous venez d'Europe et n'hésitent pas à indiquer fièrement leurs origines européenne si origines il y a. Buenos Aires, de par son immensité, c'est aussi une misère qui saute encore plus aux yeux. On me dit que les effets de la crise économique de 2001 sont toujours très présents.

http://chilena-pour-un-an.cowblog.fr/images/12.jpgQuartier de la Boca

Deuxième étape : IGUAZU 

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On prend la route vers le Nord, lieu de rencontre de 3 frontières (Argentine, le Paraguay et le Brésil), nous voilà à Iguazu, célèbre pour ses cataratas (chutes). Nous sommes le 24 Décembre. Pour la première fois, je passerai Noël loin, en short, au bord de la piscine... Nous visiterons le parc de chutes d'Iguazu en 2 jours. D'abord du côté Argentin puis du côté Brésilien. 

Comment décrire la magie d'Iguazu. On peut voir des centaines de photos, Iguazu ça se ressent. D'abord, le climat. Chaleur humide, pluie chaude et moustique, bienvenue dans la forêt tropicale qui a pour moi un air totalement exotique. Et puis, bien que l'endroit soit ultra touristique, il y a la jungle et ses bruits, il y a des papillons et des iguanes. Et puis évidemment il y a les chutes. Un panorama de 200 chutes d'une puissance incroyable (on dit que même les chutes du Niagara ne rivalisent pas!). On se laisse tremper en s'approchant des chutes, douche assurée et enfin on ne se lasse pas de prendre des photos ! C'est sûr,  Iguazu entre dans mon top 3 des merveilles d'Amérique du Sud. 

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3 ème étape : La région de Salta ( Nord-Ouest) 

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C'est là que commence notre mini "Road trip". 3 jours pour parcourir la Quebarada de Humahuaca en voiture. De village en village, de la route à la piste sinueuse et difficilement praticable, nous voilà dans un décor complètement différent. Des airs d'Atacama avec les montagnes, les cactus et surtout les contrastes de couleurs. Petits villages, petites églises, lamas et artisanat, la Bolive n'est pas loin. Je retrouve ces visages timides, intrigués parfois mais souvent gênés. Une nuit, nous dormirons dans un village à 2500 mètres d'altitude, un village que l'on atteint après 2 heures de piste sinueuse (oui on a peur pour la voiture et la garantie sur mon compte bancaire!), un petit air de flûte, on croise ces grands-mères avec leurs chapeaux, ces enfants avec leurs beaux petits yeux, des ânes en liberté. 

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http://chilena-pour-un-an.cowblog.fr/images/365.jpg Iruya 

La suite du voyage sera à Salta puis à Cayafate, paysage de roches rouges avec des vrais airs de Nord Ouest Américain (bien que je n'y soit jamais allée). Les autres continueront en Bolivie, le voyage s'arrête pour moi, retour à Santiago, malheureusement quelque peu déserté, pour un stage de deux mois.

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